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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

sion de notre orgueil ? En face de tels résultats et de telles assertions, cette question vaut bien la peine qu’on la discute.

Priestley a-t-il reconnu le bioxyde d’azote par hasard ? Non : car il en a déduit l’existence des expériences de Hales. Est-ce par hasard qu’il a découvert l’acide chlorhydrique ? Non : car les expériences de Cavendish ont nécessairement dû l’y conduire. Est-ce par hasard qu’il a obtenu le protoxyde d’azote ? Oui, c’est possible. Et l’oxygène ? On peut l’admettre encore ; mais que d’efforts pour le caractériser ! C’est un gaz, puis de l’air, puis mieux que l’air, puis enfin c’est l’air déphlogistigué.

Quant à l’ammoniaque, à l’acide sulfureux, à l’acide fluosilicique, c’est toujours le même raisonnement qui conduit à leur découverte. Priestley, possesseur des appareils qu’il avait inventés pour recueillir les gaz, n’avait plus qu’à essayer à leur aide celles des expériences de ses prédécesseurs qui donnaient lieu de supposer la production d’un corps gazeux. Cette direction une fois donnée à ses travaux, il devait inévitablement rencontrer un grand nombre de gaz nouveaux. On n’en connaissait que deux, et il en restait plus de trente à découvrir.

Si une réaction donnait lieu à une effervescence, il devait y chercher un gaz insoluble ou soluble, et