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PRIESTLEY.

Priestley conserva sa position chez le marquis de Lansdown jusqu’en 1780. Pendant ce temps, il publia tout ce qu’il a fait de plus remarquable dans les sciences, c’est-à-dire les quatre premiers volumes de ses Expériences et observations sur les différentes espèces d’air. Lorsqu’il quitta le marquis, il était même sur le point de faire paraître son dernier volume, le cinquième, qui, du reste, est inférieur aux précédents. Comment fut-il conduit à sortir de cette existence si douce et si philosophique pour se lancer de nouveau dans les embarras d’une vie précaire ? On ne saurait le dire positivement ; mais il n’est que trop évident que c’est à son exaltation religieuse qu’il faut s’en prendre.

Quand Priestley commença ses travaux, Schéele s’occupait des mêmes sujets, et Lavoisier, de son côté, se livrait à de semblables recherches. Le phlogistique était admis partout. Parmi les gaz, on n’en connaissait que deux : l’acide carbonique, que l’on appelait air fixe, et l’hydrogène, que l’on distinguait sous le nom d’air inflammable. Priestley commença par étudier ces deux corps, et fit sur leur compte une multitude d’observations utiles. Bientôt il reconnut l’existence de l’azote, puis celle du bioxyde d’azote. La découverte de ce dernier corps et de l’action qu’il exerce sur l’air qui n’a point été dépouillé d’oxygène fut pour lui l’occasion d’un vrai