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SCHÉELE.

la mort vint le frapper tout à coup. Il venait de faire paraître ses derniers écrits ; les dettes de son prédécesseur étaient payées ; sa réputation était immense. Il voulut s’établir d’une manière définitive, et il épousa la veuve qui l’avait accueilli et dont il avait si noblement partagé la destinée. Mais, le jour même de son mariage, il fut atteint d’une maladie que l’on a regardée comme une fièvre aiguë. Quatre jours après il n’était plus. Quelques-uns pensent qu’il succombé à une maladie dont il ressentait depuis longtemps les atteintes, et que, sentant sa fin approcher, il aurait voulu donner un témoignage d’attachement à la compagne de ses derniers jours, en la rendant, par son mariage, légataire de son nom et de sa petite fortune. Il mourut le 22 mai 1786, à l’âge de 44 ans.

Pendant que Schéele parcourait en Suède sa modeste et brillante carrière, un homme d’une sagacité rare se livrait en Angleterre à des travaux du même genre, et s’y livrait avec un grand succès. C’est Priestley, dont le nom rappelle la découverte des principaux gaz, et qui même devança Schéele dans celle du gaz oxygène. Mais, s’ils se réunissent en quelques points par les résultats de leurs études, peu d’hommes diffèrent autant que Schéele et Priestley par le caractère et la destinée.

Priestley était né à Fieldhead, près de Leeds, dans