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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

monde, et ne reconnaissaient pour ancêtres que des demi-dieux ou des rois. Nous ne pouvons même plus placer exclusivement le berceau de la Chimie dans l’officine des anciens pharmacopoles à qui l’on attribuerait volontiers sa découverte. Les services que nous avons rendus nous placent assez haut pour que nous puissions rappeler, sans embarras, notre obscure parenté. Avouons donc, sans détour, que la Chimie pratique a pris naissance dans les ateliers du forgeron, du potier ou du verrier, et dans la boutique du parfumeur, et convenons nettement que les premiers éléments de la Chimie scientifique ne datent que d’hier.

Les Phéniciens, les Égyptiens étaient, il est vrai, très-avancés dans les arts dépendant de la Chimie. On observe chez eux une industrie très-perfectionnée, dans laquelle une foule d’observations ont été mises à profit et ont donné naissance à des arts très-compliqués. Ainsi, les Égyptiens avaient poussé fort loin l’art de la verrerie, ils connaissaient non-seulement les verres blancs, mais encore les émaux, les verres colorés ; et, quand on examine les produits sortis de leurs mains, on est saisi d’étonnement et d’admiration, en y reconnaissant des preuves incontestables d’une industrie presque aussi avancée que celle que nous possédons aujourd’hui. Non-seulement ils savaient recueillir le natron, que la nature