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— J’allais au-devant des commentaires, sire.

— Vous connaissez donc cette affaire, monsieur ? demanda le roi d’un air significatif.

— Parfaitement.

— Ah ! fit le roi, c’est ce que l’on m’a déjà dit en bon lieu.

M. de Choiseul resta impassible.

Le dauphin continuait de visser un écrou de cuivre ; mais, la tête baissée, il écoutait, ne perdant pas un mot de la conversation.

— Maintenant je vais vous dire comment la chose s’est passée, dit le roi.

— Votre Majesté se croit-elle bien renseignée ? demanda M. de Choiseul.

— Oh ! quant à cela…

Nous écoutons, sire.

— Nous écoutons ? répéta le roi.

— Sans doute, monseigneur le dauphin et moi.

— Monseigneur le dauphin ? répéta le roi, dont les yeux allèrent de Choiseul respectueux à Louis-Auguste attentif ; et qu’a de commun M. le dauphin avec cette échauffourée ?

— Elle touche monseigneur, continua M. de Choiseul avec un salut à l’adresse du jeune prince, en ce que madame la dauphine est en cause.

— Madame la dauphine est en cause ! s’écria le roi frissonnant.

— Sans doute ; ignoriez-vous cela, sire ? En ce cas, Votre Majesté était mal renseignée.

— Madame la dauphine et Jean Dubarry, dit le roi, cela va être curieux. Allons, allons, expliquez-vous, monsieur de Choiseul, et surtout ne me cachez rien, fût-ce la dauphine qui ait donné le coup d’épée à Dubarry.

— Sire, ce n’est point madame la dauphine, fit Choiseul toujours calme, mais c’est un de ses officiers d’escorte.

— Ah ! fit le roi redevenu sérieux, un officier que vous connaissez, n’est-ce pas, monsieur de Choiseul ?

— Non, sire, mais un officier que Votre Majesté doit connaître, si Votre Majesté se souvient de tous ses bons serviteurs ; un officier dont le nom, dans la personne de son père,