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— Devenue est le mot, parce qu’on y a mis des obstacles.

— Hélas !

— Pouvez-vous les lever ?

— Je ne suis pas seul, il nous faut cent personnes.

— On les aura.

— Un million.

— Cela regarde Terray.

— Le consentement du roi…

— Je l’aurai.

— Il ne le donnera point.

— Je le prendrai.

— Puis, quand vous aurez tout cela, il vous faudra encore une marraine.

— On la cherche.

— Inutile : il y a une ligue contre vous.

—— À Versailles ?

— Oui, toutes les dames ont refusé pour faire leur cour à M. de Choiseul, à madame de Grammont, à la dauphine, au parti prude, enfin.

— D’abord le parti prude sera obligé de changer de nom si madame de Grammont en est. C’est déjà un échec.

— Vous vous entêtez inutilement, croyez-moi.

— Je touche au but.

— Ah ! c’est pour cela que vous avez dépêché votre sœur à Verdun !

— Justement. Ah ! vous savez cela ? dit la comtesse mécontente.

— Dame ! j’ai ma police aussi, moi, fit M. de Sartines, en riant.

— Et vos espions ?

— Et mes espions.

— Chez moi ?

— Chez vous ?

— Dans mes écuries ou dans mes cuisines ?

— Dans vos antichambres, dans votre salon, dans votre boudoir, dans votre chambre à coucher, sous votre chevet.

— Eh bien ! comme premier gage d’alliance, dit la comtesse, nommez-moi ces espions.