Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 1.djvu/246

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et il regardait en frappant du pied son bras percé d’outre en outre, que Chon bandait avec son mouchoir.

Pendant ce temps Philippe, remonté sur son cheval, donnait ses ordres comme si rien n’était arrivé.

— Partons, frère, partons, dit Chon en entraînant Du Barry vers la chaise.

— Et mon arabe ? dit-il. Ah ! ma foi, qu’il aille au diable ! je suis dans un jour de malheur.

Et il rentra dans la chaise.

— Allons, bon ! dit-il en apercevant Gilbert, voilà que je ne pourrai pas allonger mes jambes, à présent.

— Monsieur, dit le jeune homme, je serais désespéré de vous être importun.

— Allons, allons, Jean, dit mademoiselle Chon, laissez-moi mon petit philosophe.

— Qu’il monte sur le siège, parbleu !

Gilbert rougit.

— Je ne suis point un laquais pour monter sur votre siège, répondit-il.

— Voyez-vous ! fit Jean.

— Laissez-moi descendre et je descendrai.

— Eh ! mille diables, descendez ! cria du Barry.

— Mais non, mais non ; mettez-vous en face de moi, dit Chon retenant le jeune homme par le bras, de cette façon vous ne dérangerez pas mon frère.

Et se penchant à l’oreille du vicomte :

— Il connaît l’homme qui vient de vous blesser, dit-elle.

Un éclair de joie passa dans les yeux du vicomte.

— Très-bien ; alors qu’il reste. Comment s’appelle ce monsieur ?

— Philippe de Taverney.

En ce moment le jeune officier passait près de la voiture.

— Ah ! vous voilà, mon petit gendarme, cria Jean, vous êtes bien fier à cette heure ; mais chacun aura son tour.

— C’est ce que nous verrons, quand la chose vous fera plaisir, monsieur, répartit Philippe impassible.

— Oui, oui, c’est ce que nous verrons, monsieur Philippe