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— Oui, je le veux.

Balsamo prit la carafe, toujours dans sa coupe d’or ; puis il la déposa dans un sombre enfoncement de la tonnelle où quelques rochers factices figuraient une grotte. Puis, saisissant l’archiduchesse par la main, il l’entraîna sous l’ombre noire de la voûte.

— Êtes-vous prête ? dit-il à la princesse que cette action véhémente avait presque effrayée.

— Oui.

— Alors, à genoux, madame, à genoux, et vous serez en posture de prier Dieu qu’il vous épargne le terrible dénouement que vous allez voir.

La dauphine obéit machinalement et se laissa aller sur ses deux genoux.

Balsamo toucha de sa baguette le globe de cristal au milieu duquel se dessina sans doute quelque sombre et terrible figure.

La dauphine essaya de se relever, chancela un instant, retomba, poussa un cri terrible et s’évanouit.

Le baron accourut, la princesse était sans connaissance.

Au bout de quelques minutes, elle revint à elle.

Elle passa ses mains sur son front, comme fait une personne qui cherche à rappeler ses souvenirs.

Puis tout à coup :

— La carafe ! s’écria-t-elle avec un accent d’inexprimable terreur. La carafe !

Le baron la lui présenta. L’eau était limpide et sans une seule tache. Balsamo avait disparu !