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bras sanglant, tu tenais Casse-Noisette. Mais, d’où vient que tu étais déchaussée du pied gauche, et que ton soulier était à trois ou quatre pas de toi ?

— Ah ! petite mère, petite mère, répondit Marie en frissonnant encore à ce souvenir, c’était, vous le voyez bien, les traces de la grande bataille qui avait eu lieu entre les poupées et les souris ; et, ce qui m’a tant effrayée, c’est de voir que les souris, victorieuses, allaient faire prisonnier le pauvre Casse-Noisette, qui commandait l’armée des poupées. C’est alors que je lançai mon soulier au roi des souris ; puis je ne sais plus ce qui s’est passé.

Le chirurgien fit des yeux un signe à la présidente, et celle-ci dit doucement à Marie :

— Oublie tout cela, mon enfant, et tranquillise-toi. Toutes les souris sont parties, et le petit Casse-Noisette est dans l’armoire vitrée, joyeux et bien portant.

Alors le président entra à son tour dans la