Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.

plafond de Boucher, tout semé d’Amours et de colombes, et j’essayai de me lever ; mais l’effort fut infructueux, j’étais attaché à mon fauteuil avec non moins de solidité que l’était Gulliver sur le rivage de Lilliput.

Je compris à l’instant même le désavantage de ma position ; j’avais été surpris sur le territoire ennemi, et j’étais prisonnier de guerre.

Ce qu’il y avait de mieux à faire dans ma situation, c’était d’en prendre bravement mon parti et de traiter à l’amiable de ma liberté.

Ma première proposition fut de conduire le lendemain mes vainqueurs chez Félix, et de mettre toute sa boutique à leur disposition. Malheureusement le moment était mal choisi, je parlais à un auditoire qui m’écoutait la bouche bourrée de babas et les mains pleines de petits pâtés.

Ma proposition fut donc honteusement repoussée.

J’offris de réunir le lendemain toute l’honorable