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toi, méchante enfant, tu nous as fait à tous grand’peur. Et tout cela arrive cependant quand les enfants sont volontaires et ne veulent pas obéir à leurs parents. Tu as joué hier fort avant dans la nuit avec tes poupées ; tu t’es probablement endormie, et il est possible qu’une petite souris t’ait effrayée ; enfin, dans ta terreur, tu as donné du coude dans l’armoire à glace, et tu t’es tellement coupé le bras, que M. Wandelstern, qui vient de retirer les fragments de verre qui étaient restés dans ta blessure, prétend que tu as couru risque de te trancher l’artère et de mourir de la perte du sang. Dieu soit béni que je me sois réveillée, je ne sais à quelle heure, et que, me rappelant que je t’avais laissée au salon, j’y sois rentrée. Pauvre enfant, tu étais étendue par terre, près de l’armoire, et tout autour de toi, en désordre, les poupées, les pantins, les polichinelles, les soldats de plomb, les bonshommes de pain d’épice et les hussards de Fritz étendus pêle-méle ; tandis que, sur ton