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ger, car elle n’entendit plus ces horribles couics, couics, qui l’avaient si fort effrayée ; en effet, tout était redevenu tranquille autour d’elle, les souris avaient disparu, et elle crut que, effrayées du bruit qu’avait fait la glace en se brisant, elles s’étaient réfugiées dans leurs trous.

Mais voilà que, presque aussitôt, succédant à ce bruit, commença dans l’armoire une rumeur étrange, et que de toutes petites voix aiguës criaient de toutes leurs faibles forces : « Aux armes ! aux armes ! aux armes ! » Et, en même temps, la sonnerie du château se mit à sonner, et l’on entendait murmurer de tous côtés : « Allons, alerte, alerte ! levons-nous : c’est l’ennemi. Bataille, bataille, bataille ! »

Marie se retourna. L’armoire était miraculeusement éclairée, et il s’y faisait un grand remue-ménage : tous les arlequins, les pierrots, les polichinelles et les pantins s’agitaient, couraient deçà, delà, s’exhortant les uns les autres, tandis que les poupées