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— Dame ! assez cher, fit le rémouleur ; mais, moi, je suis bon garçon : donnez-moi votre perdrix, je vous donnerai ma meule. Ça vous va-t-il ?

— Parbleu ! est-ce que cela se demande ? dit Nicolas ; puisque j’aurai de l’argent chaque fois que je mettrai la main à la pierre, de quoi m’inquièterais-je maintenant ?

Et il donna sa perdrix au rémouleur et prit la vieille meule que l’autre avait mise au rebut.

Puis, la pierre sous le bras, il partit, le cœur plein de joie et les yeux brillants de satisfaction.

— Il faut que je sois né coiffé ! se dit Nicolas ; je n’ai qu’à souhaiter pour que mon souhait soit exaucé !

Cependant, après avoir fait une lieue ou deux, comme il était en marche depuis le point du jour, il commença, alourdi par le poids de la meule, à se sentir très-fatigué ; la faim aussi le tourmentait, ayant mangé le matin ses provisions de toute la journée, tant sa joie était grande ; on se le rappelle,