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— Je voudrais que le mien m’eût donné les mêmes enseignements, pensa Carl.

Il embrasse tendrement les enfants ; il n’avait rien autre chose à leur donner ; car tout son or avait été perdu au milieu de son voyage aventureux avec le perfide gnome.

Il demanda son chemin, et un petit paysan, un peu plus âgé que ceux qui l’avaient délivré, offrit de traverser les hautes montagnes avec lui, et de le reconduire jusqu’à sa maison, qui se trouvait à une très-grande distance, assurait le petit paysan ; ce qui confondit Carl de surprise.

Déguenillé et les pieds blessés, Carl se mit en route avec son jeune et agile petit guide, qui le soutenait avec la plus vive sollicitude dans les passages difficiles et dans les rudes sentiers de la montagne ; Carl se sentait honteux et rougissait en voyant ce simple enfant, sans souci de lui-même, mettre un si grand espace entre soi et son village, pour obliger un