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Il ouvrit les yeux dès la pointe du jour ; car le gnome avait hanté son sommeil. Il se hâta de s’habiller, et sortit dans les champs pour voir le résultat des travaux nocturnes du gnome : le blé était debout, agité par la brise matinale.

— Probablement, pensa Carl, j’aurai rêvé.

— Alors il grimpa sur la colline, pour jeter un coup d’œil sur le champ qu’il avait reçu en échange de son blé menacé ; mais de quelle horreur ne fut-il pas saisi envoyant ce champ presque entièrement dépouillé, et l’affreux petit gnome, achevait sa besogne, en jetant les dernières gerbes dans un obscur abîme creusé profondément en terre.

— Juste ciel ! que faites-vous ? s’écria-t-il. Il me semble que vous aviez dit que vous moissonneriez ce champ là-bas ?

— J’ai dit, répondit le gnome, que j’allais récolter votre blé, à vous ; or, à moins que je n’aie mal