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à l’ombre desquels ils abritaient Marie, tandis que celle-ci, penchée sur les flots, souriait au charmant visage qui lui souriait dans chaque vague qui passait devant elles.

Ce fut ainsi qu’elle traversa le fleuve d’essence de rose et s’approcha de la rive opposée. Puis, lorsqu’elle n’en fut plus qu’à la longueur d’une rame, les douze Maures sautèrent, les uns à l’eau, les autres sur le rivage, et, faisant la chaîne, ils portèrent, sur un tapis d’angélique tout parsemé de pastilles de menthe, Marie et Casse-Noisette.

Restait à traverser un petit bosquet, plus joli peut-être encore que la forêt de Noël, tant chaque arbre brillait et étincelait de sa propre essence. Mais ce qu’il y avait de remarquable surtout, c’étaient les fruits pendus aux branches, et qui n’étaient pas seulement d’une couleur et d’une transparence singulières, les uns jaunes comme des topazes, les autres rouges comme des rubis, mais encore d’un parfum étrange.