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— Ah ! très chère demoiselle Silberhaus, excellente amie à moi, que ne vous dois-je pas, et que de remerciements n’ai-je pas à vous faire ! Ne sacrifiez donc pas pour moi vos livres d’images et votre robe de soie ; procurez-moi seulement une épée, mais une bonne épée, et je me charge du reste.

Casse-Noisette voulait en dire plus long encore ; mais ses paroles devinrent inintelligibles, sa voix s’éteignit tout à fait, et ses yeux, un moment animés par l’expression de la plus douce mélancolie, devinrent immobiles et atones. Marie n’éprouva aucune terreur ; au contraire, elle sauta de joie, car elle était bien heureuse de pouvoir sauver Casse-Noisette, sans avoir à lui faire le sacrifice de ses livres d’images et de sa robe de soie. Une seule chose l’inquiétait, c’était de savoir où elle trouverait cette bonne épée que demandait le petit bonhomme ; Marie résolut alors de s’ouvrir de son embarras à Fritz, que, à part sa forfanterie, elle savait être un obligeant