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Marie se coucha donc dans l’espoir que, le lendemain, le roi des souris se trouverait pris dans la boîte, où ne pouvait manquer de le conduire sa gourmandise. Mais, vers les onze heures du soir, et comme elle était dans son premier sommeil, elle fut réveillée par quelque chose de froid et de velu qui sautillait sur ses bras et sur son visage ; puis, au même instant, ce piaulement et ce sifflement qu’elle connaissait si bien retentit à ses oreilles. L’affreux roi des souris était là sur son traversin, les yeux scintillant d’une flamme sanglante, et ses sept gueules ouvertes, comme s’il était prêt à dévorer la pauvre Marie.

— Je m’en moque, je m’en moque, disait le roi des souris, je n’irai pas dans la petite maison, et ton lard ne me tente pas ; je ne serai pas pris ; je m’en moque. Mais il faut que tu me donnes tes livres d’images et ta petite robe de soie ; autrement, prends-y garde, je dévorerai ton Casse-Noisette.

On comprend qu’après une telle exigence, Marie