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sette, cher monsieur Drosselmayer, que ne ferais-je pas pour vous sauver ! Cependant, vous en conviendrez, ce qu’on exige de moi est bien dur.

Mais, à ces paroles, Casse Noisette prit un air si lamentable, que Marie, qui croyait toujours voir les mâchoires du roi des souris s’ouvrir pour le dévorer, résolut de faire encore ce sacrifice pour sauver le malheureux jeune homme. Le soir même, elle mit donc les poupées de sucre et de biscuit sur le bord de l’armoire, comme la veille elle y avait mis les dragées et les massepains. Baisant cependant, en manière d’adieu, les uns après les autres, ses bergers, ses bergères et leurs moutons, cachant derrière toute la troupe un petit enfant aux joues arrondies qu’elle aimait particulièrement.

— Ah ! c’est trop fort ! s’écria le lendemain la présidente ; il faut décidément que d’affreuses souris aient établi leur domicile dans l’armoire vitrée, car toutes les poupées de la pauvre Marie sont dévorées.