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Maître Drosselmayer n’était pas exempt d’orgueil ; il pensa qu’un ruban ferait bien sur sa redingote jaune, et se mit immédiatement en route ; mais sa joie se changea bientôt en terreur : à la frontière du royaume, des gardes l’attendaient, qui s’emparèrent de lui, et le conduisirent de brigade en brigade jusqu’à la capitale.

Le roi, qui craignait sans doute de se laisser attendrir, ne voulut pas même recevoir maître Drosselmayer lorsqu’il arriva au palais ; mais il le fit conduire immédiatement près du berceau de Pirlipate, faisant signifier au mécanicien que si, de ce jour en un mois, la princesse n’était point rendue à son état naturel, il lui ferait impitoyablement trancher la tête.

Maître Drosselmayer n’avait point de prétention à l’héroïsme, et n’avait jamais compté mourir que de sa belle mort, comme on dit ; aussi fut-il fort effrayé de la menace ; mais, néanmoins, se confiant bientôt