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Barkokebas, long-temps après, se servit des mêmes prophéties, et prétendit que les péchés d’Israël avoient suspendu jusqu’à lui l’effet des promesses de Dieu ; mais ayant été défait, et son parti détruit, ainsi que l’avoit été celui des Machabées, les prophéties de Daniel tombèrent dans un mépris général, et elles ne reparurent avec une sorte d’éclat, que lorsque les chrétiens imaginèrent, long-temps après Jésus-Christ, d’appliquer au temps de sa venue les soixante-dix semaines de Daniel, et les quatre cent trente jours du sommeil d’Ézéchiel.

Je ne dirai rien de plus sur les prophéties ; mais s’il y en avoit quelques-unes, outre celles dont j’ai parlé, qui demandassent une explication particulière, j’offre de faire voir qu’elles sont aussi mal fondées que les autres, et que ce sont de ces prédictions vagues, qui ne manquent jamais d’avoir leur accomplissement tôt ou tard, comme lorsqu’on annonce la destruction d’une ville, ou la décadence d’un empire, la mort ou la guérison.


Réponses aux objections.


Il est temps maintenant de répondre à deux objections qu’on ne manquera pas de me faire encore. Ces dogmes si bizarres, me dira-t-on, ces mystères chimériques, si contraires à la raison, ces faits que vous jugez supposés, ont trouvé des sectateurs qui n’ont pas craint la mort pour en soutenir la vérité, qui ont scellé de leur sang la foi qu’ils professoient. Cela est vrai ; mais il ne faut pas croire qu’il y en ait une si prodigieuse quantité ; car Origène con-