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formées entre les différentes sectes, et qui fixoient les articles de notre foi. On ne pourra, sans horreur, en achever l’histoire telle qu’on la trouve dans nos auteurs mêmes. Ce n’est qu’un tissu de mauvaise foi, de cabales, de perfidies, de crimes les plus atroces. L’église latine est condamnée dans un concile de trois cent quatre-vingts évêques, que les Orientaux appellent le huitième concile universel ; les Latins font ensuite condamner l’église grecque par un concile de cent deux évêques, qu’ils appellent pareillement le huitième concile universel. Dans celui de Constantinople, Photius est déposé, et sa condamnation signée avec une plume trempée dans le calice[1]. Dix ans après, un nouveau concile annulle ce qu’a fait le premier, et rétablit Photius. C’est l’empereur Bazile qui dicte les décrets de ce concile.

Constantin s’étoit fait l’arbitre des démêlés des évêques dans le concile de Nicée. Il fixe la signification du terme de consubstantialité. Théodose décide les plus importantes questions sur la Trinité ; il juge les deux factions qui partageoient le concile d’Ephèse. Les démêlés de S. Cirille avec Nestorius ne peuvent se lire sans indignation ; c’est toujours le parti le plus fort ou celui de l’empereur qui décide. Enfin le détail des premiers conciles est plus odieux cent fois et plus scandaleux que celui des conciles des derniers temps, dont on découvre à la vérité les mobiles et les pratiques artificieuses, mais qui sont souillés de moins de noirceurs et d’indignités.

  1. Voyez M. le Vasseur.