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pour le prouver, je vais raconter en peu de mots ce qui y a doné lieu.

J’alai voir, il y a quelque tems, un jeune home qui a bon esprit, et qui a aquis avec l’âge assez de lumières et d’expérience pour seniir qu’il lui seroit utile de revenir sur ses pas, et de relire les auteurs classiques. Les jeunes gens qui comencent leurs études, et qui en fournissent la carrière, n’ont pas encore assez de consistance, du moins comunément, pour etre touchés des beautés des auteurs qu’on leur fait lire, ni même pour en saisir le sens. Il seroit à souhaiter que le goût des plaisirs et les ocupations de leur état leur laissassent le loisir d’imiter le jeune home dont je parle.

Je le trouvai sur Horace. Il avoit sur son bureau l’Horace de M. Dacier, celui du P. Sanadon, et celui des Variorum avec les notes de Jean Bon. Il en étoit à l’Ode XIII. du Ve. Livre Horrida tempestas. Horace au troisième vers nunc mare, nunc syluœ ; fait ce dernier mot de trois syllabes sy-lu-æ. M. Dacier ne fait aucune remarque sur ce vers ; le P. Sanadon se contente de