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PÉPITO, regardant la table.

De la pâtisserie !

FIAMETTA.

De ma façon… Allons ! à table !… (Avançant une chaise.) Tiens, assieds-toi là.

PÉPITO.

Oh ! non.

FIAMETTA.

Comment ?

PÉPITO.

Oh ! non… c’est la femme qui doit s’asseoir, c’est le mari qui doit servir… v’là mes principes.

FIAMETTA.

Est-il bon !… l’est-il !…

(À Pépito, en lui faisant une place.[1])

Eh bien ! tiens, part à deux.

PÉPITO.

Non… toi, sur la chaise… moi, par terre, à tes pieds… c’est la place des caniches, ça me revient. (Elle s’assied ; il se couche à ses pieds, en posant sa tête sur les genoux de Fiametta.)

FIAMETTA.

Tiens… l’aile de poulet.

PÉPITO.

Non encore… l’aile pour la femme… pour le mari, le pilon… v’là mes principes… passe-moi le pilon.

FIAMETTA.

Tiens… croque… (Poussant un petit cri.) Aïe !… c’est mon doigt que tu croques ?… Tu confonds avec le pilon !

PÉPITO, soupirant.

Ah ! c’était bien meilleur ! (Ils mangent tous deux.)

FIAMETTA, le regardant.

Comme c’est bon d’être là, comme ça, tous deux !… si on nous voyait !… Hein !… ça donnerait envie de se marier…

PÉPITO, la bouche pleine.

Et de manger de la volaille.

FIAMETTA.

Si mon père, par exemple…

PÉPITO, avec respect.

Ah ! oui… ton brave homme de père, si vénérable… avec sa barbe blanche, si vénérable… son vieux chapeau, si vénérable, voilà un vieillard… complètement vénérable !

FIAMETTA.

Tu l’aimes ?

PÉPITO.

Et je le vénère… aussi, quand il est venu me dire : Pépito, veux-tu épouser Fiametta ?

FIAMETTA.

Comment !… tu ne pensais donc pas à moi ?

  1. P., F.