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PÉPITO.

Ah bah !

FIAMETTA, impatientée.

Dieu ! que tu es bête !

PÉPITO.

Ah bah ! (Mouvement de Fiametta.) Eh bien ! non, là, je ne le dirai plus… plus jamais.

FIAMETTA.

Comme c’est obéissant !… C’est un caniche que j’ai épousé là.

PÉPITO, avec tendresse.

Oh oui !… c’est un petit caniche qui t’a offert sa main.

FIAMETTA.

Ah çà ! voyons, il faut bien employer la journée, pour que monseigneur soit content… Voici l’ordre et la marche : tu vas prendre ta bêche, ton râteau, et aller travailler dans les céleris, jusqu’à trois heures ; après, tu reviendras t’habiller avec ta belle veste neuve, ta belle cravate que je t’ai brodée… et tu me mèneras à la fête.

PÉPITO.

Oui, ma petite femme… et après…

FIAMETTA.

Après… nous verrons ce qu’on pourra faire pour vous, si vous avez été bien sage.

PÉPITO, soupirant.

Oui… ma petite femme… tu verras ça. (Il va prendre ses outils de jardinage.)

FIAMETTA, à elle-même.

J’espère que j’ai eu la main heureuse !…[1] moi, qui n’aime pas à être contrariée !

PÉPITO, revenant, avec ses outils.

Adieu, ma petite femme.

FIAMETTA.

Où vas-tu ?…

PÉPITO.

Je vas aux céleris.

FIAMETTA.

Eh bien ?… et déjeuner ?…est-ce que tu oublies de déjeuner ?

PÉPITO.

Oh ! non… mais tout à l’heure tu as dit : Voilà l’ordre et la marche… et il n’y avait pas de déjeuner dans le programme.

FIAMETTA, sortant.

Ah ! tu crois que j’ai oublié le déjeuner de mon petit homme !… (Rentrant et tenant des restes de poulet rôti.) D’abord, ceci.

PÉPITO.

De la volaille !

FIAMETTA.

Et puis… là-bas… regarde !

  1. F., P.