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FIAMETTA, vivement.

Mais la v’là !

BRANCADOR, jetant un cri.

Ah ! (Il sort précipitamment à droite.)

CHŒUR.
AIR de la Douairière de Brienne.
Honneur à la jeune maîtresse
Qui vient embellir ce séjour !
Son rang, sa beauté, sa noblesse
Tout commande ici notre amour.
(Brancador rentre, conduisant la fausse Honesta qui est en toilette de mariée et porte un voile, dont elle rassemble les plis sur son visage.[1])
BRANCADOR, tendrement.
C’est bien… je respecte ton voile…
(À Fiametta.)
Un nuage sur une étoile !…
(À Honesta.)
Ce soir, ô moment désiré !
D’amour, de bonheur enivré,
À tes genoux je tomberai,
Et, tout bas, je dirai,
(Cherchant.)
Je dirai… je dirai…
PÉPITO, dans la coulisse, chantant à pleine voix.
Turlurette,
Ma tanturlurette !
Un cuirassier, franc luron,
Répétait à son tendron :
— Viens dans le bois en cachette…
Turlurette, (Bis.)
Ma tanturlurette,
(La musique continue à l’orchestre.)
BRANCADOR, pendant le chant.

Mais non !… Qu’est-ce qu’on chante donc là ?… Ce n’est pas ça que j’allais dire !… ça n’a pas le moindre rapport !… (Honesta fait des gestes d’épouvante, en ramassant son voile sur sa figure.) Quel est le ténor qui se permet… ce refrain de caserne ?

FIAMETTA.

C’est lui… mon mari… Pépito. Est-ce que vous n’aimez pas…

BRANCADOR.

Cette canzonnette ? Beaucoup… mais à cause d’Honesta… (Criant.) Silence, Pépito !… je te défends d’évacuer une note de plus !… (À Honesta.) Viens, blanche colombe, viens prendre possession de ton nid… (Se retournant vers les valets.) Eh bien ?… ce chœur ? paresseux ! ce chœur ?… Qu’on l’entonne vigoureusement.

  1. F., Br., H., les valets au deuxième plan.