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LA VILLE SANS FEMMES

sans hygiène, et recevaient une nourriture insuffisante. De là, les malheureux furent conduit à Bastia, dans un autre camp, où il était notoire que l’on faisait des brûlures à la plante des pieds de certains internés. D’autres étaient fouettés par sadisme. D’autres encore étaient dévêtus et on leur passait sur le corps des cigarettes allumées.

Un père de famille fut obligé d’avaler de l’huile lubrifiante de moteur : le malheureux en mourut !

Enfin, de Bastia, les internés furent conduit à Piombino et de là à Cosenza, en Calabre, où ils furent mis dans le camp de Ferramonti, véritable géhenne…

Dans ce camp il y avait environ 2,000 internés juifs, originaires de différents pays, dont 600 femmes. Les baraques n’étaient pas même en bois, mais construites d’algues marines assemblées avec du ciment. La chaleur y était torride. Souvent les internés étaient cravachés par les officiers.

L’eau était très rare et infecte, l’hygiène en tout défectueuse.

La ration réglementaire de nourriture pour chaque interné était la suivante : 120 grammes de pain, dont 20 grammes prélevés pour le sel, et 10 pour rémunérer le commissionnaire qui allait chercher le pain, de sorte que la ration réelle était de 90 grammes par jour, soit environ quatre onces ; 13 grammes d’huile de graisse, soit environ une demi-once ; 66 grammes de pâtes ou de riz, soit 2 onces et demie ; 8 grammes de café, soit un quart d’once ; 100 grammes de viande — os compris — deux fois par semaine, soit quatre onces et demie ; 15 grammes de sucre, soit environ une demi-once ; 15 grammes