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LA VILLE SANS FEMMES

Ici, cet esprit collectif est dominé par une seule pensée : la femme.

On peut protester :

— L’amour ? Pouah !

Pourtant ! Même sous sa forme la moins idéale et la moins noble, l’amour est une chose très sérieuse. C’est par lui que marche, se renouvelle et se perpétue le monde.

Voici quelques notes cueillies sur le vif, au fil des jours.


***


On parle des femmes. On en parle le matin, l’après-midi, le soir.

Parfois, la nuit, dans les baraques, il y a de l’agitation, du bruit, de l’inquiétude. Les hommes parlent encore des femmes. Des anciennes qu’ils ont aimées, des nouvelles qu’ils comptent aimer un jour.

Et cela énerve, agace, excite…

Mais l’habitude de la continence finit tout de même par endormir les sens. Alors, on parle encore des femmes. Mais à la manière honnête. Des mères, des sœurs, des parentes.

Et cela réconforte le cœur.


***