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LA VILLE SANS FEMMES

On comprend donc ce que cette évocation du fameux quatuor ait pu produire ici, sur un auditoire un peu simple mais sincèrement émotif. Lorsque la fin du morceau fut venue, un des assistants qui frémissait se leva et cria à l’adresse des deux exécutants :

— Que Dieu vous bénisse !

Un vieux Napolitain s’amuse comme un fou avec un petit accordéon sur lequel il égrène des tarentelles que, de temps en temps, d’autres soulignent avec des pas qui voudraient être des danses.

Nous avons, d’autre part, écouté avec plaisir trois ou quatre concerts de belle qualité que donne hors de l’enceinte du camp la fanfare du régiment auquel appartiennent les soldats de la garde. Cette fanfare a joué des extraits d’opéras et des marches militaires. Comme ces concerts avaient lieu à proximité des baraques militaires, qui côtoient le camp du côté du bois, il a suffi aux internés de s’approcher de la bordure de fil de fer barbelé pour ne pas perdre une note… Et c’était un spectacle significatif que celui des prisonniers et de leurs gardiens également attentifs, recueillis et silencieux pendant l’exécution des pièces, confondre ensemble, à la fin de chaque morceau, un enthousiasme égal.

Tout de suite après la musique, la faveur populaire dans notre petite ville va au cinéma.

Nous avons des séances de cinéma deux soirs par semaine, le mercredi et le samedi.

La Y.M.C.A. qui, ainsi que la Croix-Rouge internationale, mérite non seulement les éloges mais la recon-