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lex, sed lex » ; et les bourgeois, sans mot dire, rêvèrent de luxe et de luxure.

Mais chaque exemple fut une leçon, et l’épée de Damoclès du divorce pesa désormais sur toutes les caresses. Sous couleur d’hygiène, l’homme surveilla la bouilloire, et l’adultère lui-même changea d’heure et de menu. Le vin qui pétille ne fut plus offert à la Désirée. Le thé régna en maître dans les garçonnières, parce qu’il met élégamment à portée l’eau libératrice. Mari ou amant, chaque homme devint un vigilant Hérode.

Malgré tant de soins, l’enfant se glissait encore en tapinois, et la maladroite, non contente d’être l’éternelle blessée, se faisait l’inutile martyre. Seule la Faculté pourrait évaluer le nombre de celles qui moururent au champ d’horreur de cette guerre contre la vie ; et seule aussi, elle pourrait conter de quels hurlements et de quelles tares on expie certaines manœuvres.

Cette évolution du plaisir, et cette révolution de l’amour était en pleine crise. Elle filtrait dans toutes les classes de la Société et les philosophes bavards s’étonnaient de la faillite des principes. Plus on facilitait les unions, moins il y avait d’enfants !…

C’était à n’y rien comprendre. La grève des ventres les laissait ahuris. Ils n’avaient pas plus compris l’origine de ce danger, qu’ils n’avaient saisi l’autre résultante du divorce.

On fit semblant de croire que la femme cherchait