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CHAPITRE XIII


Quand Jeanne Deckes quitta Rhœa en gare de Soissons, son billet devait la conduire à Longuyon où les femmes de France l’avaient priée d’assurer le service médical d’une formation de la Croix-Rouge. Les lignes — encombrées par la montée des troupes et la descente des évacués — faisaient passer le ravitaillement des soldats avant le transit des civils, ce qui obligeait ces derniers à des zigzags extravagants à travers les provinces. Et il était courant, que, parti pour une station, on soit débarqué dans une autre. Cette mésaventure advint à la doctoresse.

Un fonctionnaire lut précipitamment sa feuille de route, et sans plus ample examen, l’embarqua pour Longwy au lieu de Longuyon.

C’était aux heures tragiques des incendies méthodiques et des cruautés sadiques. Le service de santé militaire ne voulut pas utiliser le dévouement de l’ancienne externe des hôpitaux de Paris, et force