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CHAPITRE VII


Le recul des jours estompe trop vite, hélas, la notion de ce que fut, à cette époque, le service de santé. C’est à cette branche de la guerre de l’antimilitarisme fut surtout néfaste. À force de chanter l’Internationale dans les casernes et de croire à la fraternité des peuples, le Français avait fini par se convaincre que nul bourreau couronné n’oserait donner le signal de la boucherie. Ne désirant pas la bataille, il n’avait pas pris ses mesures pour les victimes du combat ; aussi, les premiers blessés durent leur salut, bien plus à l’initiative privée, qu’à l’organisation militaire.

Cette incurie ne fut heureusement que momentanée, mais elle explique bien des mécomptes.

À Amiens, un contrôleur zélé, ergotant sur une signature, obligea Madame Breton de l’Écluse à changer de train et à Soissons, Jeanne Deckes à son tour, se sépara de Rhœa. Celle-ci devait arriver, après vingt heures de voyage, à Épehy.