Page:Dujardin - Poésies, 1913.djvu/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Ô chair que meuvent d’inconnus ressorts,
Ô défunte chair, gloire des sculptures,
Insensible lorsque des nuits lu sors
Et que tu luis vers nous, que tu captures
L’air vif et que meurent les créatures
Et que tu marches, toi si terrible aux
Effeuillés sourires, sous les grelots,
Les ors et la soyeuse farandole,
Quels rêvé-je tes seins, glacés brûlots,
En cette immuable douceur d’idole !

Ô reine des ascétiques tableaux,
Tu traînes des échevelés galops,
Introublée en ta fragile gondole,
Luxure, tu vas parmi les sanglots
En une immuable douceur d’idole.