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III


Ô passant, suis la route confuse
Des voyageurs pas à pas vagabonds,
Et dans les doigts pressant ta cornemuse
Répands parmi les horizons
Ces naïves chansons
De ton âme simple et tranquille
Et juvénile,
Au hasard des vents profonds.

Elle t’attend, la fiancée,
Sur l’autre bord,
Au bas de la vallée,
Devant le port,
En face de la mer qui vient du nord.
Bonne, fidèle et pas jalouse,
Tu la retrouveras, l’épouse,
Auprès de qui tu dormiras avant la mort.