Page:Dujardin - Les Lauriers sont coupés, 1887, RI.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

çoit dans sa chambre ; d’abord peu aimable ; je donne les deux cents francs ; elle ne me veut pas garder ; indisposée ; devient plus aimable ; je reste un quart d’heure… »

Véritablement, puisque j’avais commencé, je devais continuer ; j’avais d’ailleurs sujet de croire que ce nouveau, ce dernier don triompherait de toutes difficultés ; je ne pouvais guère agir autrement, ni perdre, par un refus, l’effet de mes munificences premières.

« Vendredi 28 janvier : — J’envoie des lilas blancs.

» Samedi 29 janvier : — Je crois l’apercevoir, dans une voiture, rue des Martyrs ; j’arrive rue Stévens ; Louise me dit qu’elle est allée dîner en ville ; je promets que je viendrai le lendemain à une heure.

» Dimanche 30 janvier : — Une heure, rue Stévens ; Louise me dit qu’elle est allée à la campagne pour plusieurs jours ; sa mère l’y a forcée ; elle est tenue très durement ; je me montre mécontent ; j’annonce que je quitte Paris une semaine ; je m’informe de la rente que faisait précédemment le consul ; cinq cents francs par mois, plus la toilette et les cadeaux.

» 31 janvier au 12 février : — En Belgique.

» 5 février : — J’écris.

» 9 : — Réponse.

» 10 : — Seconde lettre de moi .......... »

J’ai les brouillons de mes deux lettres et sa réponse ; voyons la lettre d’elle. Voici ma première lettre.

« J’espérais ne pas m’en aller lundi sans avoir serré votre main .......... »

Et cetera ; ce n’est pas intéressant. Ah, sa réponse.

« J’ai été très touchée de vos tendres paroles, Je les crois sincères !… Je vous ai semblé triste lors de votre dernière visite ; en effet je le suis. Vous avez dû remarquer en moi un certain trouble. Je n’ai pas osé vous dire que je traverse en ce moment une crise des plus pénibles qui ne me laisse de trêve ni jour ni nuit.