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LA FIN D’ANTONIA
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Que le siècle laisse aux esprits en prière ;
Montagne, nuit,
C’est maintenant et c’est ici
Que le renoncement
À son accomplissement.
… Et je suis là,
Et tout au fond de moi
Grouille un inexorable émoi ;
Dans mon esprit
Quelque chose d’inouï
Frémit ;
Ma pensée vague
Dans le doute et dans le vague ;
Loin de vous mon âme folle,
Ô montagne, ô nuit, malgré moi s’envole,
Et dans mon sang
Je sens
Je ne sais quels frissonnements,
Comme si, comme si
Le rêve même, le rêve m’était interdit.

Non, je ne veux pas,
Je ne me souviens pas,
Je ne sais pas,
Cela n’est pas.
Le monde ne m’est plus,
Le désir ne m’est plus,
L’humanité ne m’est plus ;
J’ai délaissé la terre,