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Ont mené leurs fantastiques rondes,
Le soleil a brûlé,
Les neiges du nord ont neigé,
Et les rosées.
Ont distillé leurs rouilles, et par l’été
Les plaines de l’esprit ont été embrasées ;
Mais la vieille racine primitive
Est restée, tout en le fond et toujours vive,
Et prête à refleurir,
Et qui doit refleurir.


Lui

Vois, la clarté lunaire
A quelque chose de crépusculaire,
Comme si de l’inconnu
Allait naître un jour non encore vu.
Regarde, la douce lune dans le ciel
Tend sur nos têtes ses clartés de miel.


Elle

Aussi, quand un printemps nouveau vient à éclore,
Quand renaît cette aurore,
Quand les cieux sont doux,
Quand le cycle des premiers jours se renoue,
Adieu, les durs hivers !
Adieu, bises amères !
Ô temps mauvais,
Lassitudes, souffrances, regrets,

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