descendent pour se transformer en éléments, les éléments en corps ; à leur tour, les corps dissociés rejaillissent, par l’intermédiaire des éléments, jusqu’aux causes primordiales. »
Par l’enseignement qu’il vient de nous faire entendre, le Cardinal allemand n’est qu’un écho du philosophe de Charles le Chauve,
Le microcosme est constitué comme le macrocosme ; ce qu’on a dit de l’union de l’Âme du Monde avec la matière universelle, on peut le répéter presque textuellement de l’union de l’âme humaine avec le corps de l’homme ; ici encore nous reconnaissons la trinité que nous avons trouvée dans l’Univers ; nous rencontrons une possibilité qui souhaite d’être déterminée, une forme qui désire mettre une puissance en acte, un amour qui établit le lieu entre la forme et la puissance.
« Cette vie sensible elle-même, dit Nicolas de Cues[1] ne subsiste que par l’amour. Il y a, entre l’âme et le corps, une sorte d’aspiration (spiritus) qui leur est commune ; en tant que l’âme descend pour donner la vie au corps, cette aspiration est de la nature de l’âme ; en tant que le corps monte afin de devenir apte à recevoir la vie, elle est de la nature du corps ; cette aspiration, c’est le lien amoureux de l’âme avec le corps. L’âme aime le corps, parce qu’elle désire donner la vie au corps, c’est-à-dire résider dans le corps ; et le corps aime l’âme sans laquelle il ne pourrait subsister.
» Mais toute chose tend à la mort, à la destruction, au néant, dès que se dénoue le lien d’attachement mutuel qui est la charité ; le corps cesse donc de vivre quand la vigueur de cette commune aspiration vient à faire défaut. »
Lorsque se rompt le lien de mutuel amour qui les unissait, que devient l’âme ? que devient le corps ?
La Théologie d’Aristote disait[2] :
« Il importe de savoir que tous les êtres de la nature dépendent les uns des autres et sont subordonnés les uns aux autres. Quand l’un d’eux se corrompt, il fait retour à celui qui se trouve