Page:Duhem - Le Système du Monde, tome X.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
111
L’UNIVERSITÉ DE PARIS AU XVe SIÈCLE


D. L’équilibre de la terre et des mers


Voici encore une doctrine qui ne donnera à Jean le Maire d’autre souci que de copier quelques lignes[1]. Cette fois, c’est le traité de Jean Hennon qui fournira le modèle ; par là, les élèves du Magister de Magistris apprendront un court résumé, sec et vide d’idées, de la théorie à laquelle Jean Buridan et Albert de Saxe avaient donné tant d’ampleur.


E. La pluralité des Mondes


C’est aussi une conclusion semblable à celle de ces maîtres que notre auteur formule sur la pluralité des Mondes ; après avoir assez complètement exposé l’argumentation du Stagirite, il écrit[2] :

« D’une manière naturelle, il est impossible qu’il y ait plusieurs mondes. Toutefois, il est bien certain que, d’une manière absolue, l’existence de plusieurs mondes n’implique pas contradiction. » Nous sommes loin de l’enseignement d’Oresme, conservé par Georges de Bruxelles.


IX
JEAN LE TOURNEUR


Georges de Bruxelles et Thomas Bricot proclamaient hautement qu’ils traitaient la Physique selon les Modernes. Pierre Tataret et Jean le Maire se déclaraient scotistes ; mais en toute question où ce que nous nommons aujourd’hui la science positive, se trouve être la principale intéressée, ce sont les solutions de Jean Buridan et d’Albert de Saxe qui, presque toujours, ont leurs préférences ; parfois même elles l’emportent sur celles

  1. Joannis Magistri Metheororum, lib. II, quæst. I, sciendum tertio…, fol. sign. O. 4, coll. a et b.
  2. Joannis Magistri Cæli et Mundi, lib. I, quæst. IV, conclusio responsalis ; éd. cit., fol. précédant le fol, sign. K. 1, col. b.