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DES PAYS D’EN HAUT

établissements américains, entre Abercrombie et Saint-Cloud.

Le 19 août fut le jour fixé pour le massacre. Notre pauvre Charbonneau, qui demeurait au Bois-Rouge, était parti ce matin-là pour la pêche ; il se trouvait à un demi mille du village quand les échos commencèrent à retentir des hurlements des sauvages. Il entendit quelqu’un qui lui cria : « Sauvons-nous, les Sioux massacrent les blancs. » Sur le côté opposé de la rivière, Charbonneau connaissait un Canadien du nom de Lacroix ; celui-ci avait entendu la fusillade, et s’était hâté de prendre la fuite vers le fort Ridgely, qui était à douze milles du Bois-Rouge. Charbonneau traversa la rivière et parvint à rejoindre Lacroix. Malheureusement les Sioux les aperçurent au moment où ils gravissaient une côte et ils se mirent à leur poursuite. Comme les Sioux étaient à cheval et les fuyards à pied, il était impossible à ceux-ci de s’échapper ; aussi après quelques minutes, ils