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DES PAYS D’EN HAUT

de faire pour obtenir l’assentiment d’un chef, lors d’un traité. Enfin la destitution du chef sioux par les agents, sans l’assentiment de la tribu, acheva d’exaspérer les esprits ; on n’attendait plus pour agir qu’une occasion favorable, qui ne tarda pas à se présenter.

Le Petit-Corbeau, le chef le plus renommé parmi les Sioux, disait à un agent des sauvages, quelques semaines avant le massacre : « Quand je me lève, le matin, il me semble toujours entendre le bruit de la guerre et voir la fumée des armes à feu. »

Au mois de juillet 1862, les Sioux étaient réunis en conseil au nombre de cinq mille, pour forcer l’agent à leur payer la somme qui leur était garantie par le traité. Ils arrachèrent le drapeau américain, qu’ils mirent en lambeaux, et s’emparèrent de quelques magasins. Afin d’aviser aux moyens à prendre pour se faire rendre justice, ils formèrent une société secrète, qu’ils nommèrent la loge des soldats. Peu de jours après, un nommé Mérick