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DES PAYS D’EN HAUT

compagnies. Un beau matin, les gens de la compagnie du Nord-Ouest résolurent d’en venir aux mains et de détruire, s’ils pouvaient, le fort de la baie d’Hudson. L’année précédente, il y avait eu plusieurs escarmouches entre les serviteurs des deux forts. Un ancien sergent, qui avait appartenu au régiment des Meurons, mais qui s’était mis au service de la compagnie du Nord-Ouest, faisait faire l’exercice militaire aux hommes du fort. Quelquefois, il faisait avancer sa petite compagnie jusqu’auprès du fort de la baie d’Hudson, pour insulter les serviteurs de cette compagnie et les provoquer au combat.

L’officier en charge n’était pas d’humeur à se laisser insulter et défier ainsi impunément. Il résolut d’en finir avec toutes ces bravades, et fit avertir les gens du Nord-Ouest de ne plus s’approcher des bastions de son fort à l’avenir, s’ils ne voulaient pas recevoir une décharge des canons à bout portant. Une pièce de campagne fut placée auprès de la