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DES PAYS D’EN HAUT

avait acquis un tel ascendant sur l’esprit des sauvages et elle savait si bien les dominer par la crainte, qu’ils n’osaient rien faire malgré elle. Pour maintenir ce prestige dans le district de l’Île-à-la-Crosse, elle avait envoyé à ce poste, en 1814, une compagnie de forts-à-bras chargés d’empêcher les Indiens de traiter avec les gens de la compagnie de la baie d’Hudson. Elle avait bâti, près des portes du fort de sa rivale, une petite maison où elle logeait trois ou quatre batailleurs de profession, qui épiaient et harcelaient sans cesse tous ceux qui entraient au fort ou qui en sortaient. Souvent ils en venaient à des actes de violence.

On peut s’imaginer quelle vie de tels hommes menaient dans les forts. Loin de tout moyen de répression, le plus criminel était presque toujours sûr d’échapper à la justice.

Le comte Adriani, qui voyagea en Amérique vers l’année 1791, fait de l’immoralité