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UN VOYAGEUR

son entre les landes désertes et glacées de la baie d’Hudson et les belles campagnes du Canada.

Son séjour à York ne fut pas assez long pour le faire mourir de nostalgie ; il repartit de là un mois après pour l’Île-à-la-Crosse.

Le fort de l’Île-à-la-Crosse, au temps de la rivalité des deux compagnies, fut célèbre par les scènes de batailles dont il fut le théâtre. C’était un poste très important pour la traite. L’heureuse situation du lac, l’abondance du poisson qu’on y prenait, la chasse productive qu’on faisait aux environs, rendaient cet endroit avantageux et agréable aux sauvages ; aussi plusieurs familles y habitaient-elles constamment.

La compagnie du Nord-Ouest et celle de la baie d’Hudson y avaient chacune son fort à peu de distance l’un de l’autre. Si jamais le principe du loup de La Fontaine (la raison du plus fort est toujours la meilleure) fut mis en pratique dans toute la force du terme, ce fut