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tolat et le martyr refléter dans leurs flots des figures inédites. Avant que le civilisé ne vînt, les tribus sauvages allumèrent des feux de joie, troublant le silence des solitudes du cri fauve qui s’échappait de leurs lèvres.

Ils ont miré le visage du carnassier, contemplé les manèges de l’instinct et, un jour, l’homme qui, avec ses mains et son génie, construit des maisons et des temples. Car des vaisseaux, soulevés par l’espoir du vieux monde, sillonnèrent leurs vagues et, un matin ou un soir, ont apporté la parole de foi, la prière, le vrai Dieu.

Sur leurs rives, un peuple est né. Il a grandi et il saura bien ce qu’il veut de lui-même quand il aura cessé d’être pauvre et sera en possession de ses forces créatrices.

Il a quatre siècles d’existence à peine ; il vient de se retourner sur sa couche. De ses yeux fureteurs, il fouille l’horizon.

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