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ton destin. Comment pourrais-tu refuser le cri de tant de sincérité. Et si je te blesse, Mère, ne sais-tu pas pardonner ?


Si lointaine que tu sois, je n’ai pas perdu le souvenir de ce que tu es et je devine ce que tu seras plus tard, dans un siècle, lorsque des flancs du possible, belle et grande, tu apparaîtras marquée au front du sceau de la maturité. On te proclamera glorieuse entre toutes les terres du monde et les siècles viendront te prendre par la main. Car, toi aussi, tu auras fabriqué de la gloire et tu fatigueras les oreilles humaines de la clameur de ton orgueil.

Pour l’instant, tu es jeune encore et danses avec ivresse sur les rives des fleuves et des lacs. Ils sont à toi : tu peux en être fière. On les dit prétentieux, mais ils ne sont que grands.

Ils ont vu l’ambition, la gloire, l’apos-

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