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mes yeux couverts de pleurs, sois insaisissable comme ton existence et ces petites chimères d’or qui s’appuyaient un instant, le soir, sur tes poignets veinés de bleu, et s’en allaient se perdre à travers les gouffres de la nuit. Ainsi, tu es toujours le sphinge immobile, à la poitrine défoncée, ne livrant qu’à demi son secret. Je compte tes rides et, pour t’aimer sans mesure d’être morte de ta souffrance, je t’analyse et recompose le poème de tes jours.

Tu murmures, tu veux parler ? Non, sois silencieuse. Que sert à tes lèvres fondues d’exprimer un reproche contre le destin ? Si le temps a battu en ton âme, semblable à une machine nerveuse qui ne s’arrête pas, il a atteint son expression suprê-

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