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DOUCHES MOURANTES[1]


NOCTURNE


Des fois, on voulait, on aurait voulu parler et on ne pouvait pas de peur que le rêve ne s’envolât : il y avait de la littérature étalée, du silence, des gestes las, retombants, des regards avides, un ou deux cœurs contractés dans l’amour, l’angoisse, la contrainte, ou je ne sais quel mystère ; jamais vérité toute nue !

D’autres fois, — ce soir, par exemple, — on aurait parlé afin que toute la réalité se dessinât, prît les proportions d’une statue, de ce qui a été et de ce qui est : et pour en finir. Et

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  1. Pour un cinéma où devant un auditoire choisi qui comprendrait, plusieurs Poil de Carotte, sur une scène à demi dépouillée, seulement ornée d’une frise vivante d’Ernestine et de Félix, se diraient, en se saluant, à tour de rôle, presque sans voix, mais distincts : « Coco ! Pauvre Coco !