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Le printemps voit cette extrême ironie de la terre, de la jeunesse, se levant tout armée pour l’œuvre de la mort, devant un soleil qui, hier, commandait la vie et l’amour. Le printemps est défait ! Ils ont crié tellement fort ; ils ont tellement lancé vers le ciel la clameur de destruction que le printemps aussi semble fatigué, qu’il s’affaisse comme s’il allait s’évanouir. Ce printemps donne l’impression d’une chose brûlante qui ne sera pas apaisée, ou, selon les heures, de mourir avec les êtres et les choses.

Et qui ne porte en soi un printemps indicible dont, chaque jour, il est dépris par une fin crucifiante ?

Printemps sacré dont la renaissance me fut une mort si difficile !…

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