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Jamais le destin ne s’était préparé une victime plus parfaite, plus expiatoire des péchés terrestres. Jamais pâte humaine n’allait devenir, par la douleur, un joyau plus finement ciselé.

C’est en esprit et en âme qu’il la faut vénérer. Il ne suffirait pas qu’un Racine l’ait chantée, nous en ait, dans un drame immortel, raconté la prodigieuse histoire. Cette Reine peut satisfaire à la fois l’esprit et le cœur : car, imaginée de toutes pièces, œuvre de raison pure, elle solliciterait l’adhésion de l’intelligence à l’égal de la Joconde du Vinci. Si elle manque de sérénité railleuse, de cette félinité indicible, apanage de la Dame de Florence, c’est qu’elle est jetée dans le courant humain et devient l’âme es-

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